Entre la Thaïlande et le Cambodge, le différend frontalier puise ses origines dans l’héritage colonial français en Indochine, créant des zones d’interprétation conflictuelle du tracé officiel. Et jamais la situation n’avait été aussi tendue, à ce sujet, qu’en l’espace de quinze ans.
La région du Sud-Est asiatique est le théâtre d’une dangereuse montée des hostilités entre deux de ses monarchies historiques. Les incidents armés survenus ces dernières heures marquent un tournant inquiétant dans les relations bilatérales, avec des conséquences civiles dramatiques.
Rappel des ambassadeurs
Le rappel mutuel des ambassadeurs mercredi, consécutif à l’explosion d’une mine ayant mutilé un soldat thaïlandais, avait déjà annoncé cette escalade dramatique. Mais le conflit a pris une dimension plus tragique encore ces dernières heures, avec la mort confirmée d’un ressortissant thaïlandais.
Une attaque, attribuée aux forces cambodgiennes, serait la raison du décès de la victime. Celle-ci aurait aussi causé de graves blessures à un jeune garçon de cinq ans seulement. Deux autres victimes pourraient être à déplorer (mais cela reste à confirmer). Face à une telle tension, les autorités thaïlandaises ont immédiatement recommandé l’évacuation de leurs citoyens présents sur le territoire cambodgien.
Réponse militaire disproportionnée
La riposte thaïlandaise n’a pas tardé à se manifester par le déploiement d’appareils de combat F-16. Ces chasseurs ont visé deux installations militaires cambodgiennes en représailles aux tirs initiés près du temple de Prasat Ta Muen Thom. L’armée thaïlandaise justifie cette intervention par l’utilisation présumée d’un drone cambodgien dans la zone disputée, survenue aux premières heures de la matinée.
De son côté, le Cambodge fustige une telle attaque et dénonce une violation de son territoire par la Thaïlande. Selon la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, leurs forces n’ont fait qu’exercer leur droit légitime à l’autodéfense face à une armée thaïlandaise qualifiée d’agressive. Pour le moment, aucune discussion n’est prévue entre les deux nations, afin de régler ce différend, de manière purement politique.